samedi 10 décembre 2011

Fahrenheit 451 - Ray Bradbury



4ème de couverture :

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif.
Le pompier Montag se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

Mon avis :

Voilà, ça y est, j’ai enfin lu ce monument de la littérature.
Comment rester de marbre après une lecture pareille ?
Le portrait du monde que dresse Ray Bradbury dans ce roman pourrait être le nôtre dans un futur éventuel. Une option parmi tant de possibilités.
A travers la description du monde d’avant que fait le capitaine Beatty, j’ai reconnu notre monde actuel à nous : un monde essentiellement tourné sur l’argent, la consommation et le divertissement.
Bradbury dénonce l’abrutissement des masses par les médias (la télévision en particulier) mais aussi le déferlement d’une « sous-culture » qui amène l’homme à ne se préoccuper que de son quotidien, de ses loisirs et à complètement laisser de côté ce qui l’entoure. Et dans tout ça, moi je reconnais complètement le monde dans lequel je vis, un monde où les gens ne recherchent que la facilité et où la réflexion tend à disparaître.

Le futur imaginé par Bradbury fait froid dans le dos : des êtres humains complètement lobotomisés, dépourvus de compassion et qui ne connaissent plus l’amour, des êtres humains qui vivent en pleine guerre sans même s’en soucier ni s’en rendre compte. Pourquoi ? Parce qu’on les abreuve de stupidités, on leur fait croire que s’intéresser au monde qui les entoure c’est s’exposer au malheur et à la souffrance. « Pour vivre heureux, restons cachés », pour vivre heureux fermons les yeux.
Le personnage de Mildred est très représentatif d'ailleurs, elle m'a beaucoup agacée, elle est complètement "endoctrinée", elle est froide, dénuée de sentiments et ne s'intéresse qu'à ses émissions de télévision. Quel horizon !

Dans ce monde imaginaire bradburien, on ignore les actualités internationales surtout si elles concernent la guerre, la misère et la faim qui touchent d’autres pays. Sait-on seulement qu’il existe d’autres pays ? Oui puisqu’il y a une guerre mais qui sont-ils ? Pourquoi se battent-ils ? On l’ignore et à vrai dire ça ne nous intéresse pas.
En revanche, on retransmet en direct une chasse à l’homme à laquelle on invite la population à participer.
Le gibier ? Un homme qui a compris que ce monde était factice et superficiel et qui a décidé de se retourner contre l’autorité. Un dissident. Un ennemi de l’intérieur. Un danger susceptible de troubler la tranquillité et l’hébétude générale.

Montag faisait partie du corps des pompiers. Sauf que dans son monde à lui, les pompiers ne sont pas chargés d’éteindre les incendies mais de les allumer. Mais attention, pas n’importe quels incendies. Les pompiers ont pour mission de brûler tous les livres qu’on leur signale (le système fonctionne donc sur le principe de la dénonciation), les livres mais aussi tous les biens du propriétaire qui est ensuite arrêté.
Un jour, Montag comprend qu’il n’est pas heureux, que son épouse non plus, qu’ils ne partagent rien si ce n’est un toit. Il décide alors de se révolter sous l’influence d’une jeune fille qu’il aura rencontrée et qui lui aura ouvert les yeux. Il brave l’interdit et se procure des livres. Il essaie désespérément de convaincre son épouse de leur valeur et de l’importance des enseignements qu’ils renferment.
Seulement, contre ce genre de système, la révolte ne fonctionne pas. La solution est ailleurs.

J’ai lu dans l’article Wikipédia que Bradbury dénonçait le maccarthisme dans ce livre. Je trouve qu’il va beaucoup plus loin que ça.
Cette dystopie m’aura touchée d’autant plus qu’elle est plausible. J'ai trouvé le style aussi froid que Mildred, pas d'émotions, pas de poésie, pas de suspense. Un style à l'image du monde décrit.

Pour conclure, je dirais que Fahrenheit 451 est un roman pas transcendant mais incroyablement réaliste pour un livre de science-fiction. Un roman incontournable du genre comme 1984.

Je remercie beaucoup Fleurdusoleil pour avoir proposé cette LC et m’avoir permis d’enfin découvrir ce roman essentiel.

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