mardi 20 décembre 2011

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur - Harper Lee



4ème de couverture :

Dans une petite ville d'Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d'office pour défendre un Noir accusé d'avoir violé une Blanche.
Ce bref résumé peut expliquer pourquoi ce livre, publié en 1960 - au coeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis -, connut un tel succès. Mais comment ce roman est-il devenu un livre culte dans le monde entier ?
C’est que, tout en situant son histoire en Alabama dans les années 1930, Harper Lee a écrit un roman universel sur l'enfance. Racontée par Scout avec beaucoup de drôlerie, cette histoire tient du conte, de la court story américaine et du roman initiatique.
Couronné par le prix Pulitzer en 1961, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde entier.

Mon avis :

J’ai été surprise tout d’abord car je pensais entrer directement dans le vif du sujet or Harper Lee prend tout son temps pour bien nous faire entrer dans l’histoire et faire connaissance avec les personnages. Et j’ai adoré ce début de roman qui finalement met en place le décor, les protagonistes et qui, s’il semble être en décalage avec l’intrigue principale qui est le procès, est en réalité un socle essentiel pour comprendre la fin et ajouter à l’émotion.
J’ai donc beaucoup aimé suivre les enfants dans leurs jeux, me demander avec eux qui étaient ces gens qui vivaient enfermés dans l’obscurité de leur maison délabrée. Cela m’a rappelé des souvenirs d’enfance où à cet âge-là on trouve toujours dans son quartier une maison « hantée » ou un voisin qui fait peur.
Je suis impressionnée par le talent de conteuse de Harper Lee qui réussit à se mettre dans la peau d’une enfant : Scout que j’ai trouvée terriblement attachante. Impertinente, curieuse, débrouillarde, intelligente et bagarreuse, Scout est un véritable garçon manqué et ce fut un plaisir pour moi que de suivre ses péripéties à travers son regard de petite fille.
J’ai beaucoup aimé aussi son père Atticus, un homme droit, honnête, tendre, cultivé.
Ils sont d’ailleurs un peu trop parfaits ces personnages. Je n’ai pas réussi à leur trouver de défauts.
Finalement, peu de place est accordée au procès en lui-même mais l’essentiel se situe plutôt dans l’analyse des comportements des différents protagonistes face à cette situation.
Nous sommes dans un Etat sudiste où les Noirs n’ont aucun droit et ne bénéficient d’aucune considération sauf à de rares exceptions.
Lorsque l’affaire Tom Robinson éclate, parce qu’il est Noir toute la ville est persuadée de sa culpabilité. On reproche à Atticus, bien qu’il soit commis d’office, de vouloir le défendre de son mieux. Les enfants doivent affronter les quolibets de leurs camarades de classe et la violence des adultes. Mais tous tiennent bon grâce à l’espoir.
Ce roman est une ode à la tolérance, à l’espoir et aux rares personnes qui osent se lever contre l’injustice et contre la majorité.

« ‎- Atticus, tu dois te tromper... ?
- Comment cela ?
- Eh bien, la plupart des gens semblent penser qu'ils ont raison et toi non ...
- Ils ont tout à fait le droit de le penser et leurs opinions méritent le plus grand respect, dit Atticus, mais avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l'individu. »

Difficile pour moi d’en dire davantage sans spoiler alors je vais m’en tenir là.
Je ne rajouterai que ceci : j’ai lu ce livre d’une traite, je n’arrivais plus à le poser. Il est riche en émotions, j’ai ri et pleuré, bref c’est un véritable petit bijou.
A ceux qui ne l’ont pas lu, n’hésitez plus.

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