vendredi 11 janvier 2013

Les chroniques de Durdane - Jack Vance



Résumé de l’éditeur :

Sur la planète Durdane existe un ensemble de communautés disparates, le Shant, sur lequel règne l'Anome, aussi surnommé l'Homme Sans Visage. Dans cette région, chaque femme, chaque homme se voit équipé à la fin de l'adolescence d'un torque explosif que l'Anome peut faire détoner à tout moment. La terreur qu'inspire ce juge et bourreau a maintenu une paix relative pendant des décennies. Mais au prix d’injustices flagrantes. Ainsi, la mère d’Etzwane est-elle réduite en quasi-esclavage par les hommes de son clan. Le jeune garçon part donc à la recherche de l’Homme Sans Visage afin de faire libérer sa mère. Il ignore que sa quête l’entraînera plus loin qu’il ne l’avait imaginé.

Mon avis :

J’ai passé un bon moment avec ce roman qui est en fait une trilogie, mon édition incluant, en un seul volume, les 3 romans dont elle est composée, même si ces 3 parties sont assez inégales en qualité.

La première partie relève plus du genre de la Fantasy. Jack Vance créé tout un monde avec ses différents peuples et leurs caractéristiques et lois propres, son gouvernement etc… Cette partie est donc principalement intéressante car l’auteur s’attache à décrire cet univers étrange que constitue la planète Durdane. On suit également le voyage d’un jeune garçon s’étant échappé de son clan pour rencontrer l’Anome, unique représentant de l’autorité ayant pouvoir de vie et de mort sur ses sujets et dont personne ne connaît l’identité.
Je connaissais la réputation de Jack Vance pour son talent dans la création et la description de civilisations exotiques et je dois reconnaître qu’elle est largement justifiée. Le dépaysement est garanti.
Double intérêt donc pour cette partie : on voyage dans un tout autre monde et on est tenu en haleine par l’intrigue. Qui est donc l’Anome ?

Contrairement à d’autres lecteurs, j’ai trouvé la deuxième partie encore plus intéressante que la précédente. Le Shant (continent de Durdane sur lequel l’Anome exerce son pouvoir) est menacé par des hordes d’êtres d’une violence et cruauté inouïe. L’Anome, incapable de gérer la situation, est renversé. Un nouveau mode de gouvernement doit être mis en place et des mesures d’urgence doivent être prises : il faut créer une armée, des industries d’armement et il faut bien sûr des personnes pour diriger tout cela. Vance dissèque les opérations d’une façon magistrale, j’ai été bluffée. Il met à jour les difficultés, pourtant évidentes mais qu’on ne voit pas toujours, que rencontrent un nouvel appareil gouvernemental qui naît en pleine crise. Le seule reproche que je lui ferai, c’est d’être tombé dans la facilité en copiant nos modèles de gouvernement bicaméraux. Mais je me dis que s’il était si facile de trouver un autre système politique efficace, ça aurait été fait depuis longtemps …
Bref la machine se met en branle tout doucement et l’inertie de l’ancien Anome s’explique peu à peu.

Dans la troisième partie que j’ai trouvée bien plus médiocre, le voile se lève sur les autres continents de Durdane ( dont on ignorait tout jusque-là) mais la déception m’attendait au tournant car l’imagination de l’auteur a semblé s’épuiser ou disons qu’elle n’était pas à la hauteur de celle dont il avait fait la démonstration dans la première partie. Les descriptions sont plus survolées que pour le Shant et l’intrigue tourne au space-opera bas de gamme pour terminer sur un dénouement qui m’aura laissée perplexe. Donc une fin qui m’a laissée sur ma faim avec une impression de soufflé qui retombe.

Mais globalement j’ai vraiment apprécié ma lecture. Jack Vance n’a pas failli à sa renommée, son style est simple, les pages se tournent rapidement, les rebondissements sont assez nombreux pour que l’intérêt et la curiosité du lecteur restent en éveil jusqu’au bout. Et j’ai été surprise d’y trouver des pistes de réflexion sur la politique car je m’attendais à un roman exclusivement « détente » ( sans connotation péjorative derrière ce mot, je précise bien).
Si vous souhaitez donc vous évader quelques heures, n’hésitez pas à vous plonger dans ces chroniques et à vous installer pour quelques temps sur la planète Durdane.


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