lundi 15 avril 2013

L'écume des jours - Boris Vian



L’écume des jours est probablement le plus célèbre et le plus apprécié des romans de Boris Vian. Et pourtant, la magie n’a pas opéré sur moi. C’est étrange car je suis en général plutôt réceptive aux œuvres de Boris Vian. Bon, il est vrai que j’ai principalement lu ses romans noirs mais j’avais également beaucoup apprécié, dans un registre différent, L’herbe rouge.
Alors pourquoi ça n’a pas pris avec L’écume des jours ?

J’ai, en fait, eu des difficultés à entrer dans l’univers créé par Vian. Il manipule les codes et les règles de la nature, renverse nos perceptions et j’ai eu du mal à m’adapter. Je reconnais pourtant qu’il a réussi à donner un côté assez poétique à l’ensemble mais c’était, je crois, beaucoup trop décalé pour moi.
Il joue aussi beaucoup avec les mots, c’est amusant à certains moments mais incompréhensible à d’autres. Certains passages me sont restés totalement hermétiques comme celui de la cérémonie du mariage à l’église. J’ai donc été un peu perdue dans cette lecture, tiraillée entre la poésie et le burlesque qui, pour moi, ne faisaient pas bon ménage.

De plus, je ne suis pas particulièrement fan de jazz, je n’y connais rien et ce n’est pas un genre musical qui m’attire. De ce fait, les nombreuses références et l’atmosphère très « jazzy » du récit ont constitué autant de barrières supplémentaires à mon intérêt. Ceci dit, je reconnais que le « pianocktail » est une invention très originale ( est-ce que ça marche aussi avec du rock ?).

J’ai trouvé qu’il y avait aussi des choses intéressantes au niveau des thèmes abordés, notamment on y retrouve la conception de Boris Vian sur le travail, sur le rapport à l’argent de façon générale, sur les différences sociales mais aussi sur les addictions.

Et puis, cette histoire est quand même incroyablement triste dans toutes ses dimensions bien que le dévouement dont font preuve Colin envers Chloé et Alise envers Chick soient très touchants et même effrayant en ce qui concerne Alise et Chick. D’ailleurs, les chapitres relatifs à la façon dont Alise essaie de guérir de son addiction celui qu’elle aime m’ont rappelé l’atmosphère des romans noirs de Vian.

L’idée que toutes les choses « meurent » en même temps que Chloé est bien trouvée mais accentue encore plus le côté dramatique : l’appartement qui rapetisse au fil des jours, les rayons du soleil qui n’entrent plus par les fenêtres … le tout pour aboutir à une fin tragique pour tous les personnages de ce conte pessimiste qui se termine mal.

Et le lecteur referme ce livre avec un gros nénuphar dans le cœur.

Merci à Nelcie pour l'organisation de cette LC.

Ici les avis plus enthousiastes de : Amanite, Aude13

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