mardi 25 novembre 2014

Challenge Tous Risques : bilan de la 1ère session et lancement de la 2ème !


La 1ère session du challenge Tous Risques touche à sa fin, les trois mois sont déjà écoulés et il est temps de penser à la 2ème session.
Avant de vous annoncer la nouvelle lettre, je vais faire quelques rappels et précisions concernant les modalités du challenge et aussi faire le bilan de cette première session.

Principe du challenge :

Le but de ce défi est de découvrir des auteurs non médiatisés ou tombés dans l’oubli. Le challenge ne comporte que 2 contraintes :
1)      Le patronyme de l’auteur doit commencer par la lettre que je vous indique à chaque lancement d’une nouvelle session.
2)      Cet auteur doit vous être totalement inconnu au bataillon c’est-à-dire que vous devez ne jamais en avoir entendu parler.
Pour choisir votre livre, vous êtes libres de procéder comme bon vous semble. Vous pouvez vous fier au hasard total en piochant à l’aveugle dans le rayon de votre bibliothèque municipale ou librairie. Vous pouvez choisir en fonction du résumé du livre, de la couverture etc … Vous êtes également totalement libres dans le choix du genre littéraire et de la nationalité de l’auteur. Bref, vous faites comme vous voulez tant que l’auteur vous est strictement inconnu.
Pardon d’insister mais plusieurs personnes m’ont posé la question à la session précédente donc je précise clairement les choses. Il ne s’agit pas de simplement lire un auteur que vous n’avez pas encore lu bien que vous le connaissiez déjà de nom ( il y a d’autres challenges sur ce principe).

Bilan de la 1ère session :

Du 1er septembre au 1er décembre, nous devions lire un auteur inconnu dont le nom commence par G.
Nous avons été 17 à nous inscrire pour seulement 7 participations effectives.
Le bilan est mitigé. Il y a de très belles découvertes et aussi des déceptions.

Jérôme a eu le flair nécessaire pour nous faire découvrir Gauz avant tout le monde.
Moglug a su vaincre ses préjugés sur les romans régionaux.
Mavilyly s'est tournée vers le genre policier, genre qui ne lui est pas habituel.
Vio, après une recherche sur internet, a joué aux cow-boys et aux indiens.
Agnès a rencontré le dernier des Mohicans sans pourtant lire Fenimore Cooper.
AnGee a pioché au hasard dans les rayons de sa médiathèque et s'est retrouvée au cirque.
Quant à moi, j'ai vu des fantômes ...

Je vous invite à consulter le récap qui vous donnera les liens de tous les billets participants.

Un grand grand merci et félicitations à vous tous qui avez joué le jeu. Vous êtes des lecteurs très courageux ! Bravo !

Lancement de la 2ème session :

La 2ème session du challenge commencera à compter du 1er décembre et se terminera donc trois mois plus tard c’est-à-dire le 1er mars.
Vous pouvez vous inscrire dès maintenant et à tout moment pour ceux qui hésitent en laissant un commentaire sous cet article.
N’hésitez pas à m’informer dès que vous avez jeté votre dévolu sur un auteur et un titre ( je suis toujours curieuse de voir ce que vous avez déniché).
Et pour cette fois-ci, la première lettre du nom de votre auteur devra être :


Comme vous en avez l'habitude, n'oubliez pas de venir me laisser le lien de votre billet, une fois votre lecture faite.
Je vous souhaite à tous une excellente lecture, à vos risques et périls ! 





 

jeudi 20 novembre 2014

Un jeune homme prometteur - Gautier Battistella



Mais qu’est-ce donc que cette folie meurtrière envers le monde animal qui s’empare de nos jeunes auteurs de cette rentrée littéraire ?
Après Pierre Raufast qui a fait subir nombre de tortures aux sauterelles et aux rats-taupes, voilà Gautier Battistella qui s’en prend aux limaces.

J’étais très impatiente de découvrir ce premier roman d’un tout nouvel auteur dont le résumé me semblait très alléchant. Je m’étais donc faite une petite idée du contenu du roman. En général, lorsque je commence une lecture avec des attentes et que l’auteur ne prend pas la direction que je supposais, ça se termine souvent en grosse déception.
Eh bien, ça n’a pas du tout été le cas ici. Bien au contraire, Gautier Battistella a su me surprendre totalement et j’ai englouti ce roman avec avidité.

Tout commence en dehors du temps dans un petit village des Pyrénées où les blessés de la vie se retrouvent et cherchent l’oubli et la rédemption. C’est dans ce village que vont grandir le narrateur et son frère après un douloureux passage à l’orphelinat dont une vieille dame au grand cœur, Mémé, les sauve en les adoptant.
De sa voix enfantine, le narrateur nous raconte son enfance, ses liens avec son frère, les bêtises avec les copains, la peur de la vieille sorcière d’à côté, les premiers amours.
Là où le grand frère semble violent, impulsif et extraverti, le narrateur, lui, plus posé, se tourne vers les activités en solitaire et en particulier la littérature. C’est décidé, il sera écrivain.
Diplôme en poche et tel un Rastignac gonflé à bloc, il part défier Paris où il espère que l’attendent opportunités, succès et célébrité.
Mais c’est plutôt comme un Lucien de Rubempré que le narrateur finit par perdre peu à peu ses illusions et pas que. Il doit de plus lutter contre l’influence malsaine de son Vautrin de frère dont les apparitions toujours inattendues semblent coïncider avec les instants les plus sombres et noirs de sa vie.
On comprend progressivement que le narrateur, qui, parallèlement à son travail d’écriture, est également en quête de son identité et de ses origines, n’est pas totalement maître de ses actes et de son esprit. Les « médiocres » du milieu littéraire, les « limaces » en feront particulièrement les frais.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman. J’ai adoré ne pas savoir du tout où l’auteur allait m’emmener, j’ai adoré passer du roman presque « terroir du XIXème siècle » écrit dans le style « Petit Nicolas » au roman noir plus contemporain et au style incisif.
Cette évolution du style, du ton, en fonction de l’âge du narrateur est extrêmement bien menée. J’ai adoré ne pas toujours comprendre ce qui se passait dans la tête du narrateur, ces moments de doute, ces questionnements. J’aime les personnages qui intriguent le lecteur et qu’on ne parvient pas tout à fait à cerner, ceux qui vous surprennent et vous tiennent prisonnier de leurs délires au point que vous vous faites manipuler sans vous en rendre compte.
J’avoue quand même que le « secret » était finalement assez prévisible et que j’aurais aimé quelque chose de plus surprenant mais ça n’enlève rien au fait que j’ai englouti ce livre en 2 jours et que je le reprenais toujours avec grand appétit.

J’ai particulièrement apprécié aussi la critique du monde littéraire actuel, la célébrité imméritée de certains auteurs au talent plus que douteux, l’égocentrisme de certains. Gautier Battistella imagine aussi les critiques que lui feront les « professionnels », dénonce la platitude et le mielleux outrancier de certains compliments, parodie certaines éloges faites à des auteurs adulés. J’y ai retrouvé des phrases « bateau » que moi-même j’utilise parfois dans mes avis et je peux vous dire que ça fait réfléchir !
Dans son interview donnée à ONPC, Gautier Battistella affirme avoir imaginé ce monde littéraire qu’il fustige dans son roman mais ça sonne tellement juste ( on peut même s’amuser à identifier certains auteurs) et ça correspond tellement à l’idée que j’en ai aussi que certaines scènes, malgré leur violence, m’ont faite jubiler ( je vais vraiment devoir penser à la psychanalyse moi …)

Bref, je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de ce roman d’un jeune auteur prometteur.

«  Je ne l’ai pas appelée tout de suite. Elle aurait été capable de se croire irrésistible. Le temps de me préparer à la confrontation. J’avalais chaque soir ma gélule de colère. Je lisais un paragraphe de sa dernière romance, dopée au viagra et aux bons sentiments, troublée par les problèmes d’érection du narrateur et les déboires hormonaux de ses conquêtes, dont l’une n’a même pas dix-huit ans et saigne chaque fois qu’elle se fait pénétrer. Heureusement que le héros, un gentil docteur, la sauve des griffes d’un frère envahissant et d’une sœur suicidaire. J’avalais ses mots en me pinçant les narines. Des mots malodorants, qui font mal gratuitement, sournois. Ils vandalisent le lecteur, drainent la méchanceté comme l’abcès de fixation le pus. Lasse avait inventé le bouquin laxatif. L’exercice se révélait chaque jour plus pénible. Souillé, je ne voyais qu’une alternative à ma guérison : me débarrasser d’elle. »





lundi 17 novembre 2014

La Symphonie des spectres - John Gardner



D’abord écrivain adulé et respecté par ses pairs, John Gardner commet à leurs yeux l’irréparable en publiant un essai dans lequel il expose sa conception de l’art d’écrire et de la littérature et se permet de critiquer ouvertement ses coreligionnaires qui ne le lui pardonneront pas.
Incompris, l’écrivain se renferme sur lui-même, se réfugie dans l’alcool. Il divorce, se remet en couple avec une jeune femme qui pourrait être sa fille. Malgré les bonnes ventes de ses premiers ouvrages, John Gardner est sans cesse sans le sou et se retrouve dans le collimateur de l’IRS. Hanté par la mort de son petit-frère dont il se croit responsable, il parvient néanmoins à vaincre un cancer et à poursuivre ses activités littéraires. Il se jette à corps perdu dans un dernier roman qu’il veut être le symbole et la démonstration de sa propre vision de la littérature. Il s’y implique jusqu’à faire de son personnage principal son alter ego.
« Mickelsson, c’est moi, dira Gardner. Mais je ne crois pas être aussi fou. »
A sa sortie, La Symphonie des spectres passera inaperçu. Son auteur trouve la mort peu après dans un accident de moto.


Peter Mickelsson est un professeur de philosophie réputé qui a connu le succès et la reconnaissance grâce à de nombreux ouvrages qu’il a publiés. Son divorce lui fait tout perdre : son foyer, sa renommée, ses amis et collègues, sa prestigieuse université.
Il parvient néanmoins à trouver un poste dans une petite faculté. Bien qu’il n’y soit pas contraint, Mickelsson reverse la quasi intégralité de son salaire à son ex épouse qui continue à mener grand train. Le peu d’argent qui lui reste part dans l’alcool. Les ennuis financiers commencent et Mickelsson survit grâce à ses chèques en bois et la confiance des commerçants locaux. Lassé du taudis qui lui sert d’appartement, il va même jusqu’à acheter une maison à retaper, une très belle maison à l’écart dans les montagnes. Mais des bruits circulent au sujet de cette maison. Dans le pays, on la prétend hantée.
Mickelsson entre alors dans une danse avec ses fantômes. Sa belle vie passée revient le hanter, les souvenirs d’enfance, de ses parents, ses obsessions : l’alcool, les femmes, l’IRS le tourmentent, il cherche désespérément à trouver un sens à sa nouvelle existence dans de nombreuses réflexions philosophiques sur lesquelles plane l’ombre de Martin Luther et Nietzsche. Peu à peu, grâce à ses nouvelles relations et ses échanges avec les étudiants, il se remet en question. Pensant être un homme exemplaire à l'éthique irréprochable, ses principes et convictions s’ébranlent et s'effritent. 

La Symphonie des spectres est un roman monumental que je n’hésite pas là à qualifier de chef d’œuvre. C’est un roman extrêmement riche et complexe. Riche par la pluralité de thèmes qu’il aborde. Le contexte est celui des élections présidentielles opposant Carter à Reagan. John Gardner retranscrit l’atmosphère de ce moment particulier évoquant les attentes et les craintes de la population ainsi que les grands enjeux politiques, économiques et sociaux. On retrouvera alors la grande question de l’énergie nucléaire à travers le fils de Mickelsson, militant écologique, et également des déchets toxiques à travers le problème des décharges sauvages. Sur le plan social, c’est le sujet de l’avortement qui est mis sur la table ainsi que les problèmes de cohabitation entre les différentes communautés. J’ai appris ainsi pas mal de choses notamment sur les Mormons. A l’université, les marxistes font entendre leur voix et demandent à ériger la sociologie en science indépendante d’autres disciplines. La querelle entre les départements de sociologie et de philosophie fait rage.
C’est aussi la description de la vie dans une petite ville de montagne avec la mentalité de ses habitants, leur comportement vis-à-vis de l’étranger, leurs superstitions, les légendes et croyances. Ainsi vous croiserez des sorciers, des ovnis, le bras armé d’une secte et des serpents à sonnette.
Roman fantastique, social, La Symphonie des spectres est aussi un thriller. Le précédent propriétaire de la maison de Peter est mort dans d’étranges circonstances. Mickelsson apprend qu’il menait une enquête et va vouloir en savoir un peu plus. Mais quand la curiosité pointe son nez, les cadavres s’amoncellent.

Et à travers ce contexte fourmillant, Peter Mickelsson dont le comportement suscite de plus en plus d’interrogations. Qu’en est-il de ses fantômes dans sa maison ? Sont-ils dus à ses hallucinations liées à la consommation excessive d’alcool ? Ou bien à un don de préscience ? Ou Mickelsson ne serait-il pas tout simplement fou ?
John Gardner, s’identifiant partiellement à son personnage, nous invite à une véritable dissection psychologique. Dans les remerciements, il mentionne Joyce Carol Oates dont on connaît le talent et la profondeur psychologique qu’elle donne à ses personnages. John Gardner ne procède pas autrement et va encore plus loin. Il pousse son personnage au-delà des frontières qu’il s’est fixées à lui-même, celles de la moralité. Le résultat est bluffant et digne d’un roman de Dostoievski ( et je n’exagère absolument pas !)
Quant au style, j’ai souvent pensé à Philip Roth. John Gardner est un tantinet aussi bavard mais quelle plume ! Quelle précision !
Bourré de références littéraires et philosophiques, la lecture de La Symphonie des spectres n’est pas facile, parfois déroutante en particulier lors de longues digressions dont on ne semble pas voir le bout. Les profanes en philosophie comme moi risquent de s’y perdre notamment lorsque l’auteur nous invite à assister aux cours du professeur Mickelsson et aux débats qu’il engage avec ses étudiants. Mais quel régal lorsqu’on a la force de tenir et de poursuivre son chemin ! Quel choc de voir ce personnage s’embourber dans ses problèmes, d’assister ainsi, impuissant, à sa propre autodestruction.
Le lecteur est prisonnier du cerveau torturé de Mickelsson, on s’y perd complètement et on ne sait plus que croire. Le personnage nous laisse perplexe tant il semble s’obstiner dans le malheur alors que les solutions sont à portée de main. Mickelsson nous entraîne avec lui, malgré nous, dans cette danse macabre.

Je ne peux donc que vous conseiller la lecture de ce roman magistral à l’atmosphère si troublante et dont on ressort complètement envoûté. 


« Mickelsson s’enterrait volontairement dans les dettes et le chaos financier. Cela entrait dans sa colère contre l’ensemble du monde, contre die Welt, dans le sens particulier à Heidegger : la société, les valeurs et les exigences traditionnelles. Que cela lui plût ou non, il se sentait pareil à Gulliver chez les Lilliputiens. Il avait daigné se comporter comme monsieur Tout-le-monde, achetant ce que la télévision lui disait d’acheter, donnant à sa femme ce que sa position d’épouse de professeur exigeait, et le résultat était qu’il se retrouvait pareil à un géant ligoté par des ficelles. Plutôt que de couper ces liens un à un, avec une patience de fourmi, il préférait mourir sur place et pourrir sur la colline à laquelle il était attaché, en espérant que sa douce puanteur chasserait les Lilliputiens de leur île. »



jeudi 13 novembre 2014

Nouvelles acquisitions et autres joyeusetés

Un léger mieux dans mes finances m’a permis de me faire plaisir ( enfin !) et de faire une petite descente en librairie. J’en suis revenue avec 6 livres au total, 4 que je voulais et 2 qui se sont invités.



  • L’Homme qui rit – Victor Hugo
Après avoir été éblouie par ma lecture des Travailleurs de la mer, je voulais poursuivre avec Victor Hugo. Claudialucia m’ayant indiqué que L’Homme qui rit était son préféré de l’auteur, j’ai tout de suite voulu l’ajouter à ma PAL. De plus, il pourra entrer dans le challenge Victor Hugo dont je vous parle plus bas.

  • Aurélien – Aragon
C’est Auriane qui m’a parlé d’Aragon me disant qu’elle voulait absolument le lire. Elle m’avait mentionné un titre mais bien entendu je ne l’ai pas retenu et je n’ai pas pris le bon. C’est pas grave, elle l’a dans sa PAL aussi !

  • Le paysan parvenu – Marivaux
J’avais adoré La vie de Marianne bien que frustrée par le fait qu’il soit inachevé ( celui-ci l’est aussi je crois). Je voulais donc renouer avec Marivaux coûte que coûte. Je m’aperçois que je n’ai pas chroniqué La vie de Marianne. Mais je ne peux que vous encourager à le lire, il est passionnant. Il m’avait donné envie de lire La Religieuse de Diderot ( ce que j’ai fait mais là encore, pas de chronique …)

  • Le Désespéré – Léon Bloy
J’ai un ami sur Facebook qui a des lectures qui sortent de l’ordinaire et qui a tendance à bourrer sa page de citations. C’est lui qui m’a donné envie de lire Bloy ( et bien d’autres encore …). Je n’ai pas pu m’empêcher de lire la première page et je peux vous dire que je trépigne d’impatience de le lire. ( c’est là que je me dis qu’il faut que j’arrête les partenariats et toutes ces lectures que je m’impose sans en avoir réellement envie au détriment des titres de ma PAL que je veux lire absolument )

  • Mars – Fritz Zorn
J’en avais pas mal entendu parler sur le forum que je fréquentais avant sans que ça me donne particulièrement envie de le lire. Là, je le vois et par curiosité je le feuillette et en lis quelques passages. Et hop, dans le panier. J’espère ne pas m’être trompée !

  • La montagne de l’âme – Gao Xingjian
Même chose que pour Mars. Les passages que j’ai lus m’ont donné l’impression que ce livre invitait pas mal à la réflexion. C’est peut-être de la philosophie  « de comptoir », je ne sais pas trop, on verra bien. Et puis ça me fera un prix Nobel de plus à mon actif.



Challenges et lectures communes :



Le Challenge Tous Risques poursuit son bonhomme de chemin. Plus que deux semaines avant le bouclage de la première session. Pas d’inquiétude, j’accepte les retards ! Pour l’instant, 6 participations ont été validées sur 17 inscrits. Pour ma part, j’ai terminé ma lecture, il ne me reste qu’à écrire et publier mon billet ( attention, coup de cœur ! ). La 2ème session sera annoncée le 1er décembre.









 Le Challenge Victor Hugo a été repris par Claudialucia et Moglug. Je m’y suis bien sûr inscrite de suite. Plusieurs étapes sont prévues et je vous invite à aller jeter un œil à ce que nos organisatrices ont concocté.







Le Non-Challenge des pépites de l'année organisé par Galéa suit son cours. Galéa a effectué un premier bilan avec déjà quelques belles pépites. Je vous invite à aller voir, de bonnes idées lecture vous attendent peut-être. Pour ma part, j'ai repéré La Peau de l'ours de Joy Sorman dont j'avais déjà beaucoup aimé le précédent roman.




  • Avec Maggie, nous avons prévu une lecture commune autour du Prince de Machiavel pour le 15 décembre. Vous pouvez encore nous rejoindre si le cœur vous en dit.

  • Le Projet Madame Bovary organisé par Auriane continue. J’ai honte car je n’ai toujours pas avancé dans ma lecture. Je vous invite à consulter la chaîne Youtube d’Auriane dans laquelle elle vous conseille des podcasts autour de Flaubert et de son œuvre.

  • Je lance à nouveau un appel aux intéressés pour des lectures communes. J’en prévois une sur L’Homme qui rit pour fin janvier ( date à confirmer) et une autre sur Moby Dick pour mars ( à déterminer plus précisément ). J’aimerais bien trouver une âme courageuse qui serait partante pour lire avec moi L’Homme sans qualités de Robert Musil. Je ne me sens pas de me lancer dans l’aventure toute seule. Toutefois, si un titre de mes nouvelles acquisitions vous tente et que vous souhaitez en faire une LC, n’hésitez pas à me le dire ! Pareil si vous avez un titre en tête, proposez toujours !






dimanche 9 novembre 2014

Trois oboles pour Charon - Franck Ferric



J’adore la mythologie grecque ! D’ailleurs, il faudra bientôt que je vous parle d’un livre absolument génialissime sur le sujet.
Dans celui dont il est question ici, Franck Ferric nous propose une version revisitée d’une des nombreuses légendes composant la mythologie grecque. Je ne vous dévoile pas de laquelle il s’agit et je vous conseille de ne pas lire la 4ème de couverture qui a le grand tort d’annoncer le nom du principal protagoniste. J’aurais trouvé beaucoup plus amusant d’essayer de le deviner par moi-même tout comme ce protagoniste amnésique qui cherche à découvrir son identité.

Dans l’ensemble, je n’ai pas été complètement séduite par ce roman. Pourtant, il est admirablement bien écrit. Le style est recherché, très travaillé, parfois poétique. Ce qui détonne plutôt avec le contenu, violent, sanglant. Notre mystérieux personnage principal traverse les âges et, pour ces nombreux passages sur Terre, le voilà à chaque fois plongé en pleine guerre. Je me suis d’ailleurs amusée à tenter de reconnaître de quelle guerre ou bataille il s’agissait. L’issue est toutefois toujours la même, notre personnage y laisse la vie et se retrouve sur les rives du Styx en compagnie de Charon qu’il assaille de questions afin de comprendre ces incessants va-et-vient entre la vie et la mort.

Je ne peux vous en dire plus sans spoiler. Mais ce roman m’a plutôt laissée perplexe. Je n’ai pas vraiment compris ce que l’auteur a voulu dire. Cherchait-il à démontrer l’absurdité de l’existence de l’humanité condamnée à reproduire inlassablement les mêmes erreurs encore et encore comme si elle perdait le souvenir de ses fautes et ne pouvait en tirer des leçons ? Cherchait-il à montrer l’absurdité des croyances en des prétendues divinités découragées qui semblent avoir, au fil des siècles, abandonné leurs protégés à leur entêtement et leur bêtise ? Ou tout simplement à pointer du doigt le fait que les hommes n’ont pas besoin d’eux et que certains savent très bien gérer leur vie et ses aléas sans avoir recours à une entité supérieure ? Mais autant dire que l’être humain n’a pas le beau rôle dans ces pages où tous ces vices sont mis en avant.

Bref, j’ai fermé ce livre avec ces questions. Le côté répétitif des passages sur Terre de notre personnage et la véritable identité du personnage central semblent appuyer mes suppositions.( Et puis c’est souvent ainsi que la légende originale est interprétée). Malheureusement, le procédé, bien qu’original, devient assez lassant à la longue et j’avais hâte d’en finir. La fin est amère, sans espoir et il en ressort une espèce de mélancolie ajoutée à l’incompréhension qu’elle m’inspire.

En résumé, la première moitié du roman est très bonne. On est sous le charme de la plume délicate de Franck Ferric et on découvre cet univers qui nous fait côtoyer de près quelques heures sombres de l’Histoire. J’y ai même appris des choses.
Mais le récit, dans la deuxième partie, s’essouffle et l’intérêt du lecteur avec. C’est dommage d’autant plus qu’il interroge sur de nombreux thèmes : la mémoire, l’identité, le sens de la vie, nos croyances etc… et que son contexte historique est bien documenté et retranscrit. En tout cas, voilà un auteur français très prometteur.

« Maintenant que j’en étais réduit à me briser l’échine pour du vent, j’éprouvais une certaine compassion pour ces hommes et ces femmes que j’avais si longtemps déconsidérés ou malmenés. Pas plus que la mienne, leurs vies n’avaient eu de sens. Et je me sentais subitement assez confus d’avoir tant méprisé ceux qui n’avaient pas eu assez de moyens pour se révolter contre ça. A la fin de leur vie, sentant la mort arriver, avaient-ils eu le temps de mesurer la valeur de leur vécu à l’aune des images laissées par leurs souvenirs ? S’étaient-ils posé cette question qui me taraudait depuis des jours : à quoi bon tout cela ? Avaient-ils jugé que malgré l’absurdité de leurs existences, celles-ci avaient malgré tout valu le coup d’être vécues ? »
Merci aux éditions Denoël pour la découverte.

Trois oboles pour Charon - Franck Ferric
Editions Denoël - collection Lunes d'encre
301 pages
Parution : 16/10/2014



mercredi 5 novembre 2014

A mains nues - Paola Barbato



Je me suis parfois demandée si je serais capable de tuer. De sang-froid certainement pas ( en plus je tourne de l’œil à la vue du sang …) mais dans une situation de survie, je pense que oui.
C’est en tout cas comme ça que ça a commencé pour Davide. Enlevé puis retenu à l’arrière d’un fourgon dans l’obscurité totale, il s’aperçoit bien vite qu’il n’est pas seul et que cette autre personne dont il ressent la présence n’a qu’une idée en tête : le tuer.
Davide se retrouve alors condamné à se battre, prisonnier d’une mystérieuse organisation dont la spécialité est le combat de chiens. Sauf qu’ici, les chiens sont des êtres humains. Désormais, Davide n’a plus le choix, il doit se battre et tuer ou être tué.
Minuto, un des membres de l’organisation chargé de repérer les « chiens », se prend d’affection pour le jeune homme en qui il voit un grand potentiel et le prend sous son aile.
De combat en combat, l’influence de Minuto sur Davide est grandissante, Davide, de jeune adolescent de bonne famille mort de peur et d’horreur, devient Batiza, un combattant demandé et un assassin qui prend plaisir à tuer .


Paola Barbato, scénariste pour la télévision italienne, signe là une effroyable exploration des limites de l’humanité. Peut-on transformer un agneau en loup sanguinaire ? La réponse est oui et la démonstration bestiale et violente. Sans aller jusqu’à détailler les scènes, Paola Barbato suggère et laisse le pouvoir de l’imagination faire le reste. Le résultat est effrayant, choquant, perturbant. Tout au long de ma lecture, j’ai oscillé entre fascination morbide et rejet absolu. La violence psychologique de certaines scènes m’ont fait sortir de mes gonds. J’étais sur le point d’abandonner, scandalisée par cette violence gratuite. J’accusais Paola Barbato de vouloir donner dans la facilité, provoquer, choquer délibérément, de vouloir faire du sous Bret Easton Ellis ( je mentionne cet auteur non pas que Paola Barbato s’en inspire mais tout simplement parce que c’est le dernier auteur en date à m’avoir infligée un tel dégoût à la lecture de certains passages ).
Mais j’ai poursuivi, obnubilée par la volonté de savoir comment ça se terminerait, ce qu’il adviendrait de Davide. Le lecteur se retrouve en position de voyeur en proie à une espèce d’envoûtement malsain.
La mort intrigue toujours, comprendre comment on peut être amené à donner la mort attire. Est-ce que la façon dont l’auteur traite le sujet est pertinente ? Difficile à dire sans être spécialiste en psychologie. Au premier abord, j’ai eu du mal à y croire mais je me dis que les conditions de détention subies par Davide, la pression et la violence psychologique dont il a été victime sont probablement bien capables de conditionner un être humain et de le réduire à la sauvagerie.
Je ne sais pas non plus si ces combats de chiens humains sont une réalité. Je sais qu’il existe des combats clandestins mais où les combattants sont volontaires ce qui n’est pas le cas ici. Etant donné la perversité de certains programmes de télé-réalité, ça ne m’étonnerait pas que de telles horreurs aient réellement lieu dans l’ombre et qu’il y ait des gens assez tordus pour cautionner ça. En fait, le roman de Paola Barbato a quand même un côté réaliste qui fait froid dans le dos. On se refuse à y croire. Cette question de la crédibilité du scénario m’a tout de même pas mal turlupinée jusqu’à ce que je me dise que finalement, l’essentiel n’était pas là. L’essentiel est de comprendre que la transformation de Davide est, elle, crédible, rendue possible par son attachement à son mentor Minuto, relation emblématique d’un syndrome de Stockholm.
D’ailleurs, même le lecteur est fasciné par Minuto, personnage très charismatique, énigmatique et qui domine largement tout le roman.

Le style de Paola Barbato n’en est pas vraiment un, ça reste simple mais fluide et efficace. L’auteur est scénariste et ça se ressent principalement dans l’enchaînement des scènes, les dialogues et certains détails. Mais on a tout de même entre les mains un vrai page-turner et malgré ma violente répulsion à certains passages, je reprenais toujours ma lecture avec hâte et fébrilité.
La fin est en apothéose. Malgré mes quelques soupçons, je suis restée bouche bée à la lecture des dernières lignes. Une claque ! Comme je les aime.

Alors bien sûr, ce roman ne s’adresse pas à tout public. Dans la veine de Karine Giebel, de certains titres de Stephen King et quelques relents de Hunger Games ou Battle Royale, A mains nues est un roman pour lecteurs avertis, un roman noir, choquant mais efficace qui joue avec les nerfs et la conscience de son lecteur.
C’est un roman qui sollicite les bas instincts et les confronte avec la morale. Sommes-nous tous capables de franchir la limite ?

Bref, ce roman mériterait d’être porté à l’écran. David Fincher, si tu me lis, ce scénario est pour toi. Mon mari cinéphile t’a même mâché le travail, je lui ai résumé l’intrigue et lui ai brossé le profil des deux personnages principaux, voici donc ses suggestions pour le casting principal :

-         Willem Dafoe dans le rôle de Minuto ( et c'est tout à fait comme ça que je l'imaginais)
-         Spencer Lofranco dans le rôle de Davide/Batiza

(Dommage que le roman ne soit pas encore traduit en anglais, je le lui aurais bien envoyé …)


Un grand merci aux éditions Denoël !



A mains nues - Paola Barbato
Editions Denoël - Collection Sueurs froides
Traduit de l'italien par Anaïs Bokobza
496 pages
Parution : 9/10/2014

dimanche 2 novembre 2014

2666 - Roberto Bolaño


Un des commentaires sur Amazon ( 1 étoile ) :
« Près de 1000 pages de tripotage intellectuel vaseux et stérile, un vide abyssal, un ennui profond. 30 euros et je ne sais pas encore si je conserverais "l'ouvrage" même pour caler un pied d'armoire, tant il m'a semblé calamiteux!!! A MOI Césaire, sauve moi de "ça". »
Réponse d’un lecteur à ce commentaire :
« Pas étonnant qu'un admirateur de Césaire (l'improbable), ne comprenne rien à Bolaño, la quête d'utilitarisme conduit, elle à l'abysse. »

Si ces commentaires m’ont interpellée c’est que je crois bien, moi aussi, n’avoir rien « compris » à Bolaño. On m’avait « vendu » 2666 comme un chef d’œuvre et les qualificatifs élogieux ne manquent pas lorsqu’on lit la plupart des avis : roman-monde, roman total, roman fou etc etc…
Vous l’avez compris, je ne partage pas l’enthousiasme et l’extase générale suscités par ce roman. J’en attendais probablement trop, autre chose en tout cas c’est certain. Non, en fait le problème c’est que j’en attendais tout simplement quelque chose, rien de précis mais au moins quelque chose et que, finalement, il ne s’est rien passé, je n’ai rien retiré de ma lecture.
C’est pourquoi j’ai voulu vous faire part des deux commentaires amazon ci-dessus.
« La quête d’utilitarisme conduit, elle à l’abysse. »
Ayant lu ces mots, je me suis dit que j’étais une lectrice « utilitariste », j’attends obligatoirement quelque chose de mes lectures, j’ai besoin qu’elles me soient « utiles », que j’en retire un enseignement, une réflexion, des informations, la beauté des mots voire même simplement un beau moment de rêve et de détente. Mais je ne conçois vraiment pas la lecture comme une activité stérile, lire pour lire, sans rien attendre en retour.

2666 ne m’a rien apporté, vraiment rien. Le style n’a rien d’exceptionnel, la construction est on ne peut plus frustrante ( peut-être dû au fait que le roman est inachevé …), je n’ai rien appris, je n’ai pas été invitée à la réflexion ( ou alors je n’ai pas vu l’invitation car d’autres apparemment l’ont vue). L’auteur multiplie les genres au sein d’un même roman, c’est bien mais ça n’a rien d’inédit, bref je ne comprends pas l’engouement général …

2666 se compose de 5 parties destinées d’abord à être publiées séparément, cette décision initiale de l’auteur, qui se savait malade, visait à assurer l’avenir économique de sa famille. Après sa mort, par souci de respecter l’œuvre dans sa globalité, les éditeurs ont choisi de passer outre la volonté de l’auteur et de publier ainsi les cinq parties ensemble.

La première partie m’a franchement déroutée, je me suis même demandée si mon exemplaire n’avait pas été victime d’une erreur d’impression. L’action se déroule en Europe, on suit les péripéties amoureuses d’un quatuor d’universitaires tous fascinés par l’œuvre d’un mystérieux écrivain allemand. Leur quête les conduit jusqu’au Mexique, à Santa Teresa, où les meurtres en série de jeunes femmes terrorisent la population.
Les deux parties suivantes s’attachent chacune à un personnage précis. D’abord, un mexicain dont l’auteur nous retrace la vie, père célibataire vivant dans la crainte que sa fille ne soit victime du tueur en série. Ensuite, un jeune journaliste américain est chargé de couvrir un match de boxe au Mexique. Il entend parler des meurtres, un sujet en or pour un journaliste comme lui.
La quatrième partie retrace dans le détail toutes les circonstances de chaque meurtre perpétré à Santa Teresa. Ce sont des dizaines et des dizaines de meurtres qui s’enchaînent sans interruption. Cette partie m’a beaucoup impressionnée car on aurait pu craindre la lassitude à force de répétition mais pas du tout. On est littéralement plongé en plein roman noir. La partie précédente avait commencé à éveiller ma curiosité et mon intérêt, je dois avouer que cette partie-ci n’a fait que les accroître considérablement.
Je pensais donc apprendre enfin le fin mot de l’histoire ( au bout de 1000 pages !) dans la dernière partie, celle consacrée à ce mystérieux écrivain. Après donc le roman noir, on se retrouve en plein récit de guerre. J’ai bien aimé cette partie où le tableau commence à s’éclaircir.

Finalement, je me suis quand même plutôt ennuyée durant les ¾ du livre. J’en suis ressortie frustrée car bien qu’il y ait un fin fil conducteur entre les parties, on ne retrouve plus du tout les personnages d’une partie à l’autre, je m’attendais à ce qu’il y ait un lien, des explications mais je suis restée avec mes questions. A la fin, on a bien une idée de l’identité du coupable mais rien n’est affirmé et le fait que le roman soit inachevé se fait bien sentir.

Concernant la série d’assassinats, elle est inspirée de faits réels. Pour connaître l’histoire, je vous conseille le film «  Les oubliées de Juarez » avec Antonio Banderas et Jenifer Lopez. Ayant déjà vu le film avant cette lecture, vous comprenez que le sujet du roman de Bolaño n’avait rien d’original pour moi.

Je crois que c’est Joachim qui avait souligné l’influence de Gabriel Garcia Marquez chez Bolaño et c’est vrai, je l’ai remarquée de temps à autre. La dernière partie m’a aussi beaucoup rappelé Kaputt de Malaparte dont il faudra que je vous parle prochainement alors que la toute première partie nous plonge plutôt dans une ambiance digne des auteurs européens tels Zweig, Musil, Marai … Je reconnais donc le talent de Bolaño d’avoir su aussi habilement manier les genres.

C’est terrible, c’est limite si je ne m’excuse pas de ne pas avoir aimé. Alors certains diront que je n’y connais rien en littérature ( et dans ce cas qu’on m’explique ce que signifie «  s’y connaître en littérature » ), que je suis une inculte et que je suis dénuée de toute intelligence etc … ( j’y ai eu droit lors de l’affaire « plug anal de MacCarthy »). Mais voilà, c’est comme ça, je me suis ennuyée, je n’ai rien appris, je suis très déçue et je ne dois pas avoir la même définition du « chef d’œuvre » que la plupart des gens. J’ai mentionné Kaputt tout à l’heure, eh bien Kaputt pour moi EST un chef d’œuvre.



Addendum :

Je me suis rendue compte que je reprochais aux avis élogieux de ne pas être précis concernant les raisons de leur "orgasme littéraire" mais que mon avis tombait dans le même travers.
Je vais donc essayer d'être plus explicite.
Je dis dans le corps de mon article que les différentes parties du roman sont finalement très peu liées entre elles. A vrai dire, j'ai même carrément eu l'impression qu'on sautait parfois du coq à l'âne. Je n'ai vraiment pas compris pourquoi Bolaño avait procédé ainsi et ce qu'il cherchait à montrer. J'ai cru comprendre, en lisant d'autres articles, que 2666 est dans son ensemble un roman sur le Mal, je veux bien mais je ne vois en quoi c'est le cas concernant notamment les trois premières parties. A moins de considérer le Mal sous son acceptation religieuse et d'y inclure donc les plans à trois, les sports de combat etc ...
Ce que je reproche également à ce roman c'est de vouloir apparemment toucher à plein de choses sans les approfondir. Je fais partie des lecteurs qui aiment lorsqu'un auteur décortique et analyse à fond son sujet. Ce n'est pas du tout le cas ici et j'ai d'ailleurs du mal à déterminer quel est le sujet, l'objectif, la raison d'être de ce roman. J'ai une sensation de superficialité, de survol alors que j'aime plutôt la profondeur.
Enfin dernier point, j'ai une grande prédilection pour les romans coups de poing et les romans surprises. C'est d'ailleurs le critère principal de ma propre définition du chef d'oeuvre. Et ici, j'ai attendu et attendu en vain la "surprise", ce moment où tu te dis " Waouh !". Ce roman a pour moi manqué de force, de panache, je l'ai trouvé terne et sans relief. Je suis restée en dehors. Je n'ai pas ressenti d'atmosphère particulière.
Voilà donc essentiellement pourquoi 2666 n'est selon moi pas un chef d'oeuvre.